Le piège du perfectionniste – Confessions d’une perfectionniste en rémission
S'il existait des médailles olympiques pour avoir trop réfléchi, peaufiné et réécrit un courriel vingt fois, j'aurais une étagère pleine de médailles d'or. Mon perfectionnisme n'a pas commencé au travail, mais sur la table de la cuisine, à côté d'une pile de bons bulletins scolaires et de la légende dithyrambique d'un ami de la famille qui pouvait apparemment surpasser Einstein. L'intention était la motivation. L'impact ? Un murmure qui durera toute la vie : Vous pouvez faire mieux. Il s'avère que le perfectionnisme ne consiste pas à avoir des normes élevées, mais à essayer de glacer un gâteau avec un cure-dent. C'est laborieux, épuisant et rarement satisfaisant. Il se fait passer pour de l'ambition, mais en réalité, il s'agit simplement de peur, peur d'échouer, d'être jugé ou de ne pas être considéré comme suffisant. Pour les dirigeants, le perfectionnisme peut discrètement saboter les performances, l'innovation et les relations. Mais la bonne nouvelle ? Il est possible de recadrer le perfectionnisme, sans abaisser vos exigences ni perdre votre avantage. Le perfectionnisme nous pousse à penser en termes absolus. Soit c'est parfait, soit c'est un échec. Gagner ou perdre. Réussir ou échouer. Le perfectionnisme est un phénomène que j'observe très souvent chez mes clients, en particulier chez les dirigeants. Des personnes intelligentes, compétentes et performantes qui ont toujours l'impression de ne pas être à la hauteur. Le perfectionnisme est sournois. Cela se traduit par des révisions incessantes, des décisions retardées, une attitude dure envers soi-même et les autres, ou un sentiment discret de « ne pas être à la hauteur ». Et je le sais de première main. Lorsque nous recherchons la perfection, nous passons à côté de beaucoup de choses : l'apprentissage, la créativité, les découvertes inattendues. Les corrections de trajectoire ne sont pas la preuve que nous avons échoué. Ce sont des invitations à s'adapter, à grandir, à créer quelque chose d'encore meilleur. J'avais l'habitude de trop réfléchir à tout, jusqu'à sombrer dans la procrastination. L'anxiété commençait à monter : "Ce n'est pas encore assez bien... peut-être que ça ne le sera jamais". Parfois, je ne livrais pas à temps. D'autres fois, je soumettais un texte que je n'aimais même plus parce que je l'avais tellement décortiqué. Et parfois, j'étais tellement paralysé que je ne tenais pas du tout mes promesses - j'évitais d'envoyer le document, ou je sautais la réunion ou la conversation. Avec le recul, je me demande ce que cela accomplit. Comment cela honore-t-il mon désir d'aider, de contribuer, de rendre service ? Ce n'est pas le cas. Cela ne fait que me bloquer et me rendre silencieux, alors que ce que je veux vraiment, c'est me manifester. Il s'avère que la perfection est une illusion. Elle est subjective : ce qui semble « parfait » à une personne sera complètement différent pour quelqu'un d'autre. Même ma propre définition de la « perfection » change en fonction de la journée, du projet ou même de mon humeur ! Ce que cela coûte Le perfectionnisme est comme cet [...]